vendredi 25 août 2017

La ferme des Miller, Anna Quindlen.

Histoire d'amour, drames, secrets inavouables : à travers le destin d'une famille de Pennsylvanie, Anna Quindlen donne à lire tout un pan de l'histoire américaine de la seconde moitié du XXe siècle.
 
Petite fille précoce et curieuse, Mimi mène une enfance protégée dans la ferme familiale. Il y a là Bud, son père cultivateur et répare-tout ; Miriam, sa mère infirmière ; ses deux frères, le taiseux Eddie et le caïd séducteur Tommy ; ainsi que Ruth, sa tante, qui, pour une raison étrange, ne s'éloigne jamais de la maison. Un monde rassurant, fait d'éclats de rire et de joie, que Mimi pense immuable. Mais nous sommes en 1966 et ces jours heureux sont comptés...

La guerre du Vietnam qui laisse Tommy à jamais meurtri, la maladie qui frappe Bud, les drames passés de la tante Ruth... et cet impensable projet du gouvernement de transformer leur vallée en barrage. Ce monde que Mimi aime tant disparaîtrait englouti sous les eaux ? Qui désormais pour sauver la ferme et ses habitants ?
Alors qu'elle envisageait de quitter le village pour suivre des études de médecine et retrouver son amour d'enfance, Mimi va devoir faire un terrible choix.


Quatrième roman de cette journaliste américaine primée et je ne peux pas affirmer avoir été subjuguée par son talent dans ma première rencontre avec elle.  La ferme des Miller n’est pas mauvais, au contraire, mais mes attentes étaient juste un peu trop élevées… Bien qu’il raconte l’Amérique des années 60-70, une époque importante dans l’histoire de ce pays (guerre du Vietnam, émancipation de la femme, etc.), j’ai trouvé le rythme très lent.  L’auteure insiste longuement sur certains thèmes.

 
Le jeune Tommy a fait la guerre du Vietnam et il est revenu avec de graves séquelles.  Un classique.  Il est complétement inutile de revenir sur le sujet avec « Vous ne voulez pas savoir… ». On comprend que son alcoolisme, ses comportements violents et ses écarts de conduite sont reliés à ce qu'il a vu et vécu en mission.  Ce que moi j’aurais voulu savoir, c’est quelle était l’aide apportée à ces militaires souffrant de chocs post-traumatiques à cette époque.  J’en déduis qu’aucune aide n’était disponible…  Cela aurait pu être un débat, une lutte, un aspect à aborder dans le contexte.

 
Sa sœur Mary Margaret est débrouillarde et intelligente. Elle rêve de fréquenter l’université et on sait que ce sera une longue lutte pour abattre les préjugés de l’époque.  Elle habite sur une ferme dans la campagne américaine, n’est-elle pas destinée à se marier et à enfanter très tôt? Ici, Anna Quindlen en a fait une femme avant son temps et j’ai beaucoup apprécié!  Mary Margaret est déterminée à se sortir des balles de foin même si le chemin à prendre n’est pas le plus simple.  Elle sait éliminer les boulets et elle est bien encouragée par sa maman.  On a évité de peu le cliché de la fille qui veut s’en sortir mais qui se retrouve coincée à la maison avec une marmaille à nourrir…

 
J’ai également apprécié la force de la nature dans cette vallée souvent inondée. Elle influence les habitants de l’endroit et met en lumière la force de caractère de certains personnages. L’attachement à la terre est parfois problématique…  Le gouvernement voulant y faire un réservoir naturel, il multiplie les visites aux citoyens pour les convaincre de se relocaliser ailleurs avec une aide monétaire.  Le sujet est abordé de façon un peu vague dans le roman et nous avons été à la limite de ne pas connaître l’issue de ce dossier!  Heureusement, l’auteure a pris la peine de répondre à plusieurs questions dans le dernier chapitre et l’épilogue.

Peut-être pas un incontournable, mais il saura plaire aux amateurs de littérature américaine et de grands espaces.
 
ISBN: 9782714474223

2 commentaires:

Alex Mot-à-Mots a dit...

Tu as eu la patience d'attendre le dernier chapitre pour avoir les réponses à toutes tes questions.

Jules a dit...

Alex: ouais! Des fois, ça vaut le coup! :P